Sélectionner une page

Une certaine impression de se répéter mais tant que ce sera nécessaire, ce sera utile..

Depuis quelques semaines et la fin de la contre-offensive ukrainienne qui n’a pas eut les résultats escomptés, les russes redoublent de communiqués se satisfaisant de la situation, une victoire russe disent-ils..

Un effort colossale est transposé dans les médias russes pour faire valoir la grandeur de la russie, la grande russie victorieuse face à l’occident [soi-disant] satanique, les [soi-disant] nazis ukrainiens, la victoire écrasante sur l’OTAN..le graal !!

Les trolls redoublent d’efforts sur les réseaux sociaux : « On vous l’avait dit, la russie est imbattable », « L’Ukraine sera partagée entre la Pologne et la Russie.. » et que sais-je encore..

Le kremlin active ses leviers de propagande et d’influence en Ukraine et en Occident, ce serait la guerre entre Zelensky et Zaluzhny, les idiots utiles européens et notamment Français, Mariani, Asselineau, Philippot, Ferry et consorts..s’en donnent à cœur joie : « C’était inévitable », « On va enfin pouvoir parler de paix », « La russie est imbattable », « L’occident lâche l’Ukraine », « Les élections en Ukraine ont été annulées, c’est bien la preuve que ce n’est pas une démocratie que nous défendons »…etc etc.

Je suis déjà navré d’infliger ces inepties aux lecteurs de ce billet..

Les médias y vont de leur grain de sel évidemment, « il y aurait un désaveu de la population envers Zelensky », « la guerre ouverte entre Zelensky et son chef d’état major », « la corruption », « l’échec de la contre-offensive, la guerre est pliée »..

Dans ce précédent billet, on parlait justement des buts de guerre russe et faisions une perspective des objectifs atteints.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a absolument pas de quoi fanfaronner pour le pouvoir russe..et pourtant la presse occidentale, avec un défaitisme ambiant et un goût certain du buzz médiatique, fait le jeu de la russie en nous expliquant à longueur de communiqués que Poutine est grandi, qu’il est présent sur la scène politique internationale et que l’Occident est plus que jamais isolé..une victoire finalement!

Et bien…il y a du boulot pour sortir de cette bulle médiatique anxiogène et complètement  défaitiste ! (Pour le plus grand bonheur du Kremlin)

Commençons par le soi-disant désaveu des ukrainiens à Zelensky et les tentatives de décrédibilisation de la démocratie ukrainienne !

C’est faux..et quiconque parle régulièrement aux ukrainiens, à de la famille, des amis en Ukraine vous le dira. [L’auteur de ce billet est lui-même très bien placé pour en parler]

Pour comprendre la politique et le fonctionnement de la démocratie en Ukraine, il faut y vivre, y avoir vécu ou l’avoir étudier strictement.

Il sera vain de tenter de rendre compte de cette réalité au travers d’un billet comme celui-ci, mais néanmoins il est possible de donner quelques clés de compréhension. Pour cela, nous allons devoir faire un peu d’histoire en synthétisant au maximum.

L’Ukraine est une Nation avant d’être un Etat, c’est un peuple qui a traverser les siècles sous la domination de puissances extérieures (L’empire de russie, l’Empire Polono-lituanien, l’Empire Austro-hongrois, l’Allemagne nazi..) et si on remonte encore plus loin, sous la Rus ‘de Kiev, la principauté a été sans arrêt soumise à des guerres de succession interne ainsi qu’à des attaques extérieures.

Ainsi lors de la dislocation de la Rus’ de Kiev vers 1130, puis la mise à feu et à sang de Kiev vers 1169 par le Prince Vladimir Souzdal qui voulait étendre son territoire, Kiev fût considérablement affaiblie après avoir été une des plus grandes et influentes villes européennes de l’époque.

Vers 1237, les tatars mongols en profitent pour attaquer la principauté et poussera les populations à se soumettre.

Pour la faire simple, d’un côté, les russes sont restés sous domination mongol durant un peu plus de 2 siècles. C’est d’ailleurs durant cette période que la russie a fortement été influencée par l’expérience au combat, le développement de l’économie ou encore certaines formes de langage entre autres..

Côté Ukrainiens, une partie de la population refusant le joug mongol a fui. Cela marquera également le début de la période des mouvements cosaques.

L’autre partie est plus rapidement passé sous domination Polono-Lituanienne après que ces derniers aient combattu les Mongols.(1362)
De fait, l’influence mongol sur Kiev n’aura duré qu’un peu plus d’un siècle.

C’est à peu près ici que les historiens s’accordent à reconnaitre une évolution différente entre les ukrainiens et les russes et qui caractérisent leur singularité et les trajectoires différentes de ces deux peuples, notamment vis-à-vis de l’autorité. (Sur notre site https://mediaguerri.com/, le sujet à été plusieurs fois traité dans  dans les différents billets/articles)

Les Ukrainiens ont toujours refusé l’autocratie, la dictature, ils se sont battus pour la démocratie à l’image des cosaques Zaporogues qui ont créé ce qu’on appelle l’hetmanat cosaque, qui est une forme de pouvoir centrale (assemblée des Cosaques) cherchant à régir localement l’organisation des territoires ukrainiens, la politique, les armées mais aussi la classe sociale au milieu des empires polonais, russes et ottomans.

Des écrits Ukrainiens remontant à 1710 démontrent la volonté du peuple à s’établir en tant qu’état avec une première ébauche de constitution.

Pour s’assurer la pérennité de leur organisation régulièrement remises en question par la Pologne, l’Hetman cosaque Khmelnitski conclu une alliance militaire pour obtenir le protectorat russe (1648 -Traité de Péréiaslav), malheureusement, les russes avaient des ambitions différentes pour l’Ukraine et ce n’est pas le traité de paix signé en 1658 avec l’empire polono-lituanien ni plus tard (1708) l’alliance avec la Suède pour lutter contre le pouvoir russe qui y changera quelque chose, c’était le début de la domination de l’Empire russe sur l’Ukraine.

La suite, à peu près tout le monde la connait, partage de l’Ukraine, les Ukrainiens, subiront pendant des siècles, du pouvoir centrale russe, oppressions, répressions, interdictions, déportations et génocides..

Jusqu’à une nouvelle tentative, de courte durée, d’indépendance de l’Ukraine entre 1917 et 1920.

Ce n’est qu’en 1991, à l’issue de l’effondrement de l’URSS que l’Ukraine pourra finalement jouir de son indépendance jusqu’à nos jours.

Désolé pour cette longue parenthèse, mais elle était nécessaire pour comprendre le fonctionnement démocratique au sein de la population ukrainienne.

En effet, l’Ukraine n’a donc qu’une récente expérience du pouvoir politique centralisé malgré ses multiples tentatives, on lui aura toujours refusé d’une part et elle n’aura pas su construire des fondations solides à ses entreprises d’autre part.

A la chute de l’union soviétique, les fondations de ce pouvoir politique ukrainien sont restées très chaotique et largement influencées par l’ingérence et la corruption avec le pouvoir russe.

Des présidents comme Koutchma, ou plus récemment Ianoukovitch montre bien cette influence et cette soumission par la corruption au pouvoir russe.

C’est vrai dans les différentes strates de la population et des institutions malheureusement, à commencer par les services de renseignement ukrainiens largement gangréné par des taupes pro-russes ou russes. Une des erreurs de l’Ukraine est de n’avoir pas dissout l’entité du KGB héritière de l’URSS, mais d’avoir simplement changé de nom..(SBU)

De fait, et on en vient à la conclusion de ce premier point sur la démocratie ukrainienne et la relation de sa population avec ses dirigeants, les Ukrainiens ont toujours eut une méfiance à l’égard des politiques, non seulement parce qu’elle était soumise à des intérêts extérieurs, loin des préoccupations des citoyens ukrainiens, à la corruption systémique des dirigeants mais aussi à l’inexpérience d’un pouvoir politique centralisé.

C’est pourquoi, encore aujourd’hui, le peuple ukrainien est vigilant vis-à-vis du gouvernement. Pour ceux qui ont suivi les évènements de Maïdan, c’est très clair, les manifestants n’avaient aucune confiance dans les différents partis manifestant à leur côté, tentant d’instrumentaliser le mouvement à des fins politiques..

Il suffit de regarder les prises de paroles de Klitschko ou de Timoshenko sur la place de Maïdan pour s’en convaincre..huées, sifflements, insultes..zéro confiance dans la négociation avec Ianoukovitch!

L’Ukraine, à n’en pas douter, est un pays démocratique, le peuple Ukrainien (démos) est têtu et résilient, il manifeste régulièrement son mécontentement et n’hésites pas à user de son pouvoir (kratos) pour faire valoir ses droits et les députés de la Rada et les gouvernements successifs en savent quelque chose ! (C’est parfois mouvementé)

D’une certaine manière, il est possible de faire un parallèle entre l’esprit révolutionnaire français d’une certaine époque à celui des ukrainiens. (Cette comparaison n’engage que l’auteur évidemment)

Ainsi, Zelensky n’est pas non plus dans les « petits papiers » des Ukrainiens, après son élection en 2019, il était même assez décevant pour une grande partie de la population vis-à-vis de ses engagements sur les lois anticorruption ou la fin de la guerre dans l’Est du pays, mais ce dernier a néanmoins su rentrer un peu dans le cœur des Ukrainiens lorsqu’il s’est engagé dès le 24 février 2022 à rester au côté des siens et à résister face à l’envahisseur.

Aujourd’hui, une large partie de la population est favorable aux actions de Zelensky, beaucoup sont conscients des efforts qu’il mène pour avoir le soutien de l’Occident, la livraison d’armes..Sans son abnégation au début du conflit, la guerre aurait un tout autre visage aujourd’hui.

Néanmoins, comme cela est le cas dans n’importe quelle démocratie, lors d’un échec, une stagnation, c’est toujours le pouvoir politique en place à qui on fait porter le chapeau, il faut bien un coupable..

L’humain est ainsi fait qu’il cherche toujours à reporter ses malheurs sur autrui, c’est plus facile que d’assumer tout ou partie de la responsabilité.

En conclusion, non les Ukrainiens ne désavouent pas le Président, oui, le moral et la longévité de la guerre influe sur l’opinion ukrainien, mais c’est compréhensible et loin d’être l’aveu d’un abandon de la société ukrainienne, le soutien et la résistance restent indéfectibles, non pas au sujet de la personne de Zelensky, mais de ce qu’il représente et de ce qu’il fait pour la nation.

D’ailleurs, Zelensky le sait, si demain il accepte de négocier (céder) les territoires prétendument annexés par la russie, alors il sera éjecté du pouvoir..

N’est-ce pas cela une démocratie ? Un peuple qui décide !

Qui d’autre alors pourrait trinquer lors d’échecs ? Les militaires ? Zaluzhny ? Hors de question pour les ukrainiens, ces gens se battent depuis 10 ans pour préserver l’indépendance et la souveraineté territoriale de l’Ukraine, ce sont des héros..

D’autant qu’il serait aisé pour l’état-major de se dédouaner en rejetant la faute sur le politique dont la mission est de fournir des armes de qualité et en nombre suffisant..

Ce qui nous renvoie donc à la question essentielle : Peut-on dire que Zelensky n’a pas fait le job de ce point de vue ? Il faudrait avoir beaucoup de culot pour défendre cette opinion tant il a redoublé d’efforts à ce niveau en étant moqué sur la scène médiatique internationale comme le mendiant qui courrait à travers le monde pour obtenir des armes et du financement !

Quelqu’un a bien faillit ! c’est l’Occident, qui a eut du mal à sortir de sa torpeur, de ses tergiversations et ses peurs vis-à-vis de la russie ! Elle n’a pas pris la mesure de l’effort de guerre à bâtir (pas beaucoup plus aujourd’hui, 2 ans plus tard) alors que les russes, eux, sont passés en économie de guerre totale ! Alors inéluctablement, cela impacte les succès ukrainiens et le climat dans la vie politique et civile ukrainienne..

Les élections ukrainiennes de 2024 annulées, l’aveu d’une fausse démocratie ?

Chacun y va de son petit commentaire à ce sujet.., notamment dans les médias français, pour ne parler que d’eux, alors que de l’aveu même des Ukrainiens, il n’est absolument pas l’heure pour de nouvelles élections..

Ainsi les joyeux lurons cités en préambule de ce billet s’en donne à cœur joie à ce sujet. « Zelensky est un autocrate, un dictateur, il veut garder le pouvoir et s’enrichir par la corruption ».

Soit dit en passant, personne n’a jamais donné la moindre preuve de détournement de fonds internationales ou de corruption du Président Zelensky malgré les dizaines de tentatives..comme quoi, il suffit de lancer une rumeur et de la diffuser largement pour que certains responsables politiques s’en saisissent et relaient une désinformation pour tenter d’en faire une vérité..

Observons à présent les faits, et demandons nous si les circonstances sont réunis pour lancer des élections dans un pays en guerre totale ?

  • ~8 millions d’Ukrainiens réfugiés sont hors de l’Ukraine et réparties dans le monde entier !

Je veux bien qu’on me dise que le vote à distance ou par procuration existe mais dans ce cas il faudra m’expliquer concrètement comment cela est réalisable dans les conditions actuelles à l’échelle de tous les pays concernés. La barrière de la langue, les difficultés d’accès à l’espace médiatique ukrainien..etc

  • 17% du territoire est occupé par les russes.

Là encore, je veux bien que les spécialistes en tout genre nous explique comment faire voter la population ukrainienne des zones occupées ?

  • Le pays est en guerre totale et le gouvernement est totalement dévoué à l’effort de guerre

Dans ces conditions, comment peut-on imaginer un seul instant lancer une campagne présidentielle ? Comment peut-on imaginer que les dirigeants de ce pays soient plus préoccupés par leur ambition politique au détriment de l’avenir de l’Ukraine qui est menacée ?

  • L’argent de la campagne ?

Est-il sain d’imaginer de mener des campagnes électorales avec l’argent des citoyens et celui de l’aide internationale voué à l’effort de guerre pour le dédier à des représentations politiques, des campagnes publicitaires et tout ce que cela implique alors même que la population souffre et que le gouvernement actuelle s’efforce d’obtenir des prêts étrangers ?

  • Division du pays :

Est-il intelligent de créer de la division au sein du corps politique dans la course à la présidence alors que celui-ci a pleinement besoin d’être uni dans l’effort de guerre ?

  • Les Ukrainiens au front

Par quel tour de magie ferait-on voter les Ukrainiens qui sont au front ? Lors des relèves ? On sait très bien qu’il est très compliqué d’être suffisamment relevé du front en raison des difficultés de mobilisation. Avec quels moyens ces militaires pourraient-ils suivre la campagne et les différents engagements des candidats présidentiables ?

Non, ce n’est pas raisonnable et les ukrainiens le savent très bien au contraire de la presse occidentale qui a toujours besoin d’un évènement nouveau pour faire fonctionner la machine à fric, tenir en haleine son lecteur/spectateur, créer du buzz..

Le kremlin s’en amuse, il appui là où ca fait mal et instrumentalise nos faiblesses. D’autant qu’il fait croire de son côté qu’il organise des élections démocratiques..

D’autres tenteront de faire valoir des précédents d’élections en période de guerre, aux Etats-Unis, au Liban..cela n’a rien à voir..Ce sont des guerres civiles, le contexte et l’époque sont différents..

La pseudo guerre entre Zaluzhny et Zelensky :

Sur ce sujet encore, les russes se démènent pour jeter le trouble dans l’opinion publique occidentale comme sur les écrans de TV russes. Ce serait la guerre entre Zelensky et Zaluzhny.

L’essai du chef d’état-major à « The economist » est instrumentalisé par le kremlin. Les responsables politiques russes tentent même de semer le trouble au sein du gouvernement ukrainien, en invitant Zaluzhny à une insurrection, un coup d’état contre Zelensky pour faire stopper le massacre.

Ici aussi, les médias occidentaux s’en saisissent, guerre interne entre le pouvoir politique et militaire, c’est bon pour l’audimat, et tant pis si cela ne repose sur rien*.

*Rien c’est l’impasse décrite par Zaluzhny.. puis peu après Zelensky s’en défendant..

Un peu de pragmatisme !

Premièrement, rappelons que l’essai de Zaluzhny comportait 9 pages, qu’on a réduit à un mot dans la presse occidentale. Que voulez-vous, ils ont une capacité de synthèse ces journalistes !!

Zaluzhny a pourtant clairement identifié les besoins en armement pour réussir à sortir de ce front gelé. Voir ici et ici

Bien sûr que Zelensky allait s’en défendre…c’est son boulot de rattraper les « balles perdues » si cela en est une.

Le Président s’efforce de convaincre et de maintenir le soutien occidental.

On sait très bien que l’aide financière occidentale et notamment américaine est conditionné aux résultats sur le terrain et l’adhésion de l’opinion publique américaine.

L’Ukraine a des objectifs de résultats malgré les annonces répétées d’un soutien indéfectible aussi long que nécessaire.

Zelensky ne peut pas paraitre faible à cet égard.

Zaluzhny expose des faits militaires factuels, fallait-il le faire ou non, c’est un autre débat.

De mon côté, je continu de penser que chacun est dans son rôle et qu’il ne s’agit pas d’une bourde..l’un expose des faits et des besoins en toute transparence à ses alliés, attirant encore un peu plus de sympathie et de confiance, l’autre revient à la charge sur la demande en armement justifié par les faits et besoins exposés par le premier.

Quant à prêter des intentions politiques à Zaluzhny..c’est encore une fable des observateurs occidentaux jusqu’à preuve du contraire..le chef d’état-major a clairement dit que la politique ne l’intéressait pas, et c’est un « pur produit militaire ».

Le peuple ukrainien l’aime dans ce rôle, qu’aurait-il a gagné dans la course à la présidence sachant la défiance des ukrainiens pour les politiciens ?

Tout est possible, mais pour le moment, c’est du domaine de l’utopie.

Vous l’aurez compris, il y a un vrai décalage entre le traitement de l’information occidentale et la réalité des faits en Ukraine, cela s’explique de plusieurs manières. Globalement une méconnaissance du pays même deux ans après, de son pouvoir politique, ses institutions et de ses citoyens, une certaine méfiance qui demeure vis-à-vis de l’Ukraine finalement encore peu connu du grand public et des politiciens, on le remarque régulièrement avec les parallèles fait avec la russie, son passé soviétique et la corruption..Il y a aussi le sentiment de ne pas être concerné directement par cette guerre, et nous verrons ci-dessous que c’est une erreur. La surinformation, les chaines d’infos en continu, il faut tenir les gens haleine, créer un récit, un scénario, amener toujours plus d’infos, créer du buzz, faire monter l’audimat..

Tous ces éléments et d’autres conduisent inexorablement à une sur-interprétation occidentale des évènements et des prises de parole.

Les déclarations de poutine dans son récent discours de  novembre 2023

Pour ceux qui doutent encore des ambitions du kremlin et de son vieux tsar, écoutez son dernier discours et observez les vrais objectifs de cette guerre.

Ce n’est absolument pas une guerre pour la protection des russophones du Donbas, pas plus qu’une dénazification du pouvoir ukrainien ou que sais-je encore.

Nous sommes en présence d’une russie aux ambitions impérialistes qui entend peser sur le monde en changeant l’ordre mondial, non pas pour un monde soi-disant multipolaire mais pour une hégémonie russe qui renverserait la suprématie américaine.

La russie entend devenir le N°1, elle fait la guerre à l’occident [décadent] en commençant par l’Ukraine..

Ce discours revêt une toute autre nature que les discours d’une russie prétendument attaquée par les Etats-Unis et l’élargissement de l’OTAN, et en réalité ne constitue qu’une étape de plus du discours de poutine en 2007 et plus tard lors de l’annexion de la Crimée en 2014.

C’est bien la russie l’agresseur, l’oppresseur, c’est bien la russie qui considère qu’elle n’a pas de frontière et qui est en train de s’étendre !

Le fameux Russkiy Mir (monde russe) !

La russie entend réunifier une nation divisée, que poutine considère être la russie, la biélorussie et l’ukraine niant de facto la souveraineté territoriale de ces pays et l’existence même de ses peuples qu’elle a pourtant reconnu à travers différents accords internationaux !

Quant à la civilisation russe, elle n’aurait aucune frontière et le monde ne saurait connaitre la stabilité sans elle. La civilisation russe, ce sont tous les territoires dans lesquels une diaspora russe ou simplement même russophone existerait. Elle s’étendrait même à l’ensemble des personnes qui se revendiquerait russe, se sentirait russe ou portant un amour pour la culture russe. Un bon moyen de favoriser l’ingérence russe à l’étranger, le fameux concept de protection des minorités pour mieux gangréner et déstabiliser les pays de l’intérieur et étendre l’influence et le nationalisme russe partout dans le monde. Un vague parfum d’hégémonie..

Mais derrière l’Ukraine, c’est l’Europe, alors tous les amateurs de slogans « c’est pas notre guerre » et autres partisans de la paix au détriment d’une nation, vous feriez bien de prendre conscience de ce qui se joue actuellement en Ukraine, et ailleurs où la russie entend étendre son influence.

Voyez comme le kremlin porte aux nues [ironie] le monde occidentale avec toutes ces déclarations, un avant goût de la confrontation idéologique qui nous attend!

Il n’y a qu’une seule solution pour stopper cela ! A défaut de courage de la population russe elle-même, dont-on nous dit régulièrement qu’ils ne sont que les premières victimes du tsar du kremlin, mais dont il est très facile de constater l’adhésion même des russes de l’étranger au tsar, et du soutien favorable de cette guerre en Ukraine, alors c’est l’Europe, l’Occident qui doit se manifester et lutter contre ce nouvel impérialisme brutal.

L’Ukraine doit être massivement soutenue, économiquement et militairement parlant sans quoi le prix à payer sera autrement plus lourd.